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LUI : Tu n’as rien vu du mois d’août. Rien.

LUI : Tu n’as rien vu du mois d’août. Rien.

Hiroshima, 1945, Keiji Nakazawa / Marguerite Duras

Keiji Nakazawa 中沢 啓治*], est un auteur de mangas, très célèbre au Japon, il est né à Hiroshima et s’y trouvait le jour de l’explosion, il avait alors 6 ans. Avec sa mère, il fut un des rares rescapés. Arrivé à l’âge adulte il consacra toute son énergie à dessiner, réaliser des caricatures et des mangas. Ses personnages sont très caractéristiques et facilement identifiables, son style a marqué toute la nouvelle génération des dessinateurs de mangas. Son premier dessin animé ( Pluie noire) évoque cette ondée noir charbon, qui tomba sur la ville quelques heures après l’explosion et qui souilla d’une eau radioactive chacun des habitants qui en furent touchés. Il créa aussi une série d’albums puis un film [**はだしのゲン, Hadashi no Gen, Gen le va-nu-pied *] qui racontent les tribulations d’un enfant dans le Japon d’après guerre, oeuvre largement autobiographique et dont ce film a été tiré. Keiji Nakazawa est mort en 2012.

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Elle : je vous en prie

Elle : je vous en prie, j’aimerais en savoir encore un peu davantage, même si vous n’êtes pas sûr de savoir très bien, même si vous devez l’inventer.

Lui : vous savez, ils se rencontraient dans une maison isolée, au bord de la mer

Elle : ah oui…?

Lui : c’est à l’abri du vent, et il fait chaud l’été, il faisait chaud l’été où ils se sont rencontrés pour la première fois.

Moderato Cantabile, Peter Brook, 1960, Marguerite Duras,  Jeanne Moreau, Jean-Paul Belmondo

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Marguerite Duras : des journées entières dans les arbres

Marguerite Duras : des journées entières dans les arbres

Après de longues années à l’étranger, une vieille dame revient à Paris pour voir son fils, un aviateur quinquagénaire vivant d’expédients.

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comprendre les expressions françaises de l'autre côté du mouroir psychologie (en partenariat avec spychologie magasine)

se détruire – dit-elle

se détruire - dit-elle
se détruire – dit-elle

se détruire – dit-elle — Marguerite Duras, 1969

« Il s’agit d’un quatuor. L’héroïne, Elizabeth Alione, enfoncée dans une profonde mélancolie qu’elle traîne dans les couloirs, le parc et la salle à manger d’un hôtel, faible, alanguie, ouverte, Alissa, dure, belle, féroce, sensuelle, affranchie des convenances. Deux femmes en apparence si loin l’une de l’autre. Max Thor et Stein, deux intellectuels, voyeurs, chasseurs, destructeurs. Chacun se noie dans le désir de l’autre. Max Thor dans celui de Stein, Elizabeth dans celui d’Alissa. Les deux hommes, amants d’Alissa, sont tous deux épris d’Elizabeth, leur nouvelle proie. se détruire, dit-elle célèbre le culte du néant sur fond de voyeurisme. Tout est décrit sur fond d’absence. Un brouillard enveloppe les personnages qui se débattent maladroitement pour continuer à vivre. Duras le dit elle-même : « J’ai voulu montrer un monde plus tard, après Freud, un monde qui aurait perdu le sommeil ». »

Laure Adler, Marguerite Duras Wikipedia

tags : comportements autodestructeurs, le doux parfum de la décadence, la tentation du gouffre

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Agence France-Brette de l'autre côté du mouroir

Kiev mon amour

Kiev mon amour / 生きる (Ikiru) 1952, dir. Akira Kurosawa / Marguerite Duras
Kiev mon amour / 生きる (Ikiru) 1952, dir. Akira Kurosawa / Marguerite Duras

Kiev mon amour / 生きる (Ikiru) 1952, dir. Akira Kurosawa / Marguerite Duras

LUI : Tu n’as rien vu à Kiev. Rien

« Je te rencontre.
Je me souviens de toi.
Qui est tu ?
Tu me tues.
Tu me fais du bien.
Comment me serais je doutée que cette ville était faite à la taille de l’amour ?
Comment me serais je doutée que tu étais fait à la taille de mon corps même ?
Tu me plais. Quel événement. Tu me plais.
Quelle lenteur tout à coup.
Quelle douceur.
Tu ne peux pas savoir.
Tu me tues.
Tu me fais du bien.
Tu me tues.
Tu me fais du bien.
J´ai le temps.
Je t´en prie.
Dévore-moi.
Déforme-moi jusqu´a la laideur.
Pourquoi pas toi ?
Pourquoi pas toi dans cette ville et dans cette nuit pareille aux autres au point de s´y méprendre ?
Je t´en prie…

(…)

Je te rencontre.
Je me souviens de toi.
Cette ville était faite à la taille de l´amour.
Tu étais fait à la taille de mon corps même.
Qui est tu ?
Tu me tues.
J´avais faim. Faim d´infidélités, d´adultères, de mensonges et de mourir.
Depuis toujours.
Je me doutais bien qu´un jour tu me tomberais dessus.
Je t´attendais dans une impatience sans borne, calme.
Dévore-moi. Déforme-moi à ton image afinqu´aucun autre, après toi, ne comprenne plus du tout le pourquoi de tant de désir.
Nous allons rester seuls, mon amour.
La nuit ne va pas finir.
Le jour ne se levera plus sur personne.
Jamais. Jamais plus. Enfin
Tu me tues.
Tu me fais du bien.
Nous pleurerons le jour défunt avec conscience et bonne volonté.
Nous aurons plus rien d´autre à faire que, plus rien que pleurer le jour défunt.
Du temps passera. Du temps seulement.
Et du temps va venir.
Du temps viendra. Où nous ne saurons plus nommer ce qui nous unira. Le nom ne s´en effacera peu à peu de notre mémoire.
Puis, il disparaîtra tout à fait. »

tag : Hiroshima