Marc-Aurèle : Mon Dieu, donnez-moi la sérénité d’accepter les choses que je ne peux pas changer, le courage de changer celles que je peux changer et la sagesse de distinguer les premières des secondes
Étiquette : citation
Quand il se réveillait dans les bois dans l’obscurité et le froid de la nuit, il tendait la main pour toucher l’enfant qui dormait à son côté. Les nuits obscures au-delà de l’obscur et les jours chaque jour plus gris que celui d’avant. Comme l’assaut d’on ne sait quel glaucome froid assombrissant le monde sous sa taie. À chaque précieuse respiration, sa main se soulevait et retombait doucement.
Cormac McCarthy : la route
Là où récemment les chèvres élancées ont brouté le gazon, des phoques posent leur corps informes. Les Néréides s’émerveillent de voir au fond des eaux des parcs, des villes, des maisons ; les dauphins habitent des forêts ; ils bondissent au sommet de leurs ramures et se heurtent contre les chênes qu’ils agitent. Le loup nage au milieu des brebis ; l’onde charrie des lions au poil fauve ; l’onde charrie des tigres
Ovide, Les Métamorphoses : Le déluge
Imane à souri
Imane à souri. Puis, elle a inspiré, tendue, poings le long du corps. Elle a baissé la tête, cherchant tout au fond d’elle un autre regard que le sien. Charbel a compris ce que faisait la jeune femme. Il l’a imitée. J’ai cessé de respirer. La fille a relevé la tête. Le garçon a ouvert d’autres yeux. L’instant fut magnifique. Deux acteurs se mesuraient. Ni chrétien, ni sunnite, ni libanais, ni palestinienne. Deux personnages de théâtre. Antigone et Créon. Elle le narguait. Il la défiait. Elle irait jusqu’à mourir. Il irait jusqu’à la tuer. Ils sont restés immobiles une minute, corps penchés en avant, tendus l’un vers l’autre, se prenant par les yeux sans un mot. Simone a plaqué sa main sur la bouche. Les autres femmes étaient figées. Soudain, Imane a éclaté de rire.
Ça promet, a souri le chrétien.
Sorj Chalandon : Le quatrième mur
allez – dis-le que tu es un pian
allez – dis-le que tu es un pian
Alors d’une voix minuscule, Darwyne répète :
— Je suis un pian.
— C’est ça. Un petit pian dégueulasse
Et l’enfant dit plus fort :
— Un petit pian dégueulasse. Je suis un petit pian dégueulasse.
— Bon qu’à faire honte à sa mère.
— Bon qu’à faire honte à sa mère. Je suis un petit pian dégueulasse bon qu’à faire honte à sa mère. Une sale bête. Un sale macaque.
— Voilà. Et tu sais où c’est, la place des animaux ?
Colin Niel : Darwyne, éditions Rouergue Noir
superbe roman, pour qui aime la forêt
Le Pian de Guyane (opossum commun) est un petit marsupial aux oreilles noires et parfois blanches. Dans cette région d’outre mer, on y trouve 2 espèce de pian: le pian noir et le pian blanc. Il mesure 50 cm et possède une queue rétractable tout aussi longue. On le compare à un gros rat. Son nom est une déformation du mot « puant ».
Elle : je vous en prie
Elle : je vous en prie, j’aimerais en savoir encore un peu davantage, même si vous n’êtes pas sûr de savoir très bien, même si vous devez l’inventer.
Lui : vous savez, ils se rencontraient dans une maison isolée, au bord de la mer
Elle : ah oui…?
Lui : c’est à l’abri du vent, et il fait chaud l’été, il faisait chaud l’été où ils se sont rencontrés pour la première fois.
Moderato Cantabile, Peter Brook, 1960, Marguerite Duras, Jeanne Moreau, Jean-Paul Belmondo