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Ma (brette) Zèle Tophe !

été : les quartiers chauds des villes

été : les quartiers chauds des villes. Laurent Bouchard. dans une rue ensoleillée, une femme passe, indifférente, devant un mannequin  nu posé sur le trottoir devant un magasin

été : les quartiers chauds des villes

Laurent Bouchard (site web)

alt : dans une rue ensoleillée, une femme passe, indifférente, devant un mannequin nu posé sur le trottoir devant un magasin

Éric Jalabert : C’est un faux. Il y a un trou dans le mollet gauche

Inter Brette : Éric Jalabert,

 Les parfums ne font pas frissonner sa narine ;

Elle dort dans le soleil, sans cacher sa poitrine

Tranquille. Elle a deux trous rouges au mollet droit

(Arthur Rimbaud, la dormeuse du val)

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Brette Ciel Liquide bretzel surprise

Nature berce-le chaudement : il a froid

Nature berce-le chaudement : il a froid
Nature berce-le chaudement : il a froid

Un soldat jeune, bouche ouverte, tout nu,
Et la nuque baignant dans le frais cresson bleu,
Dort ; il est étendu dans l’herbe, sous la nue,
Pâle dans son lit vert où la lumière pleut.

Les pieds dans les glaïeuls, il dort. Souriant comme
Sourirait un enfant malade, il fait un somme :
Nature, berce-le chaudement : il a froid.

Les parfums ne font pas frissonner sa pine ;
Il dort dans le soleil, la main sur sa poitrine,
Tranquille. Il a deux trous rouges au côté droit.

Arthur RIMBAUD
1854 – 1891

Le dormeur du val

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Comme je descendais des Fleuves impassibles

Comme je descendais des Fleuves impassibles

Comme je descendais des Fleuves impassibles,
Je ne me sentis plus guidé par les haleurs :
Des Peaux-Rouges criards les avaient pris pour cibles,
Les ayant cloués nus aux poteaux de couleurs.

J’étais insoucieux de tous les équipages,
Porteur de blés flamands ou de cotons anglais.
Quand avec mes haleurs ont fini ces tapages,
Les Fleuves m’ont laissé descendre où je voulais.

Arthur Rimbaud : le bateau ivre poetica.fr

tags : singe, invention de la navigation

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Par les soirs bleus d’été

Par les soirs bleus d’été
Par les soirs bleus d’été

Par les soirs bleus d’été – Edward Hopper : soir bleu, 1914

Arthur Rimbaud, Sensations, Poésies

Par les soirs bleus d’été, j’irai dans les sentiers,
Picoté par les blés, fouler l’herbe menue :
Rêveur, j’en sentirai la fraîcheur à mes pieds.
Je laisserai le vent baigner ma tête nue.

Je ne parlerai pas, je ne penserai rien :
Mais l’amour infini me montera dans l’âme,
Et j’irai loin, bien loin, comme un bohémien,
Par la Nature, – heureux comme avec une femme.

Mars 1870

Un tableau-manifeste

Réalisé à 32 ans, peu après son retour  d’Europe,  ce tableau très ambitieux représentait, dans l’esprit de Hopper, un manifeste esthétique,  la synthèse des influences reçues  :

  • composition insolite à  la Degas (format panoramique, poteau qui coupe la vue)
  • scène de café à la Manet,
  • simplification des formes à la Vallotton,
  • symbolisme à la Rimbaud (le titre en français, Soir bleu,  est tiré d’un poème de ce dernier),
  • clin d’oeil parisien (le célèbre parfum « L’Heure Bleue » de Guerlain est sorti en 1912).

Un tableau maudit

Les critiques américains restèrent hermétiques à cette esthétique jugée trop datée et européenne,  et se limitèrent à une lecture moraliste : alcool et cocottes, un condensé de la décadence parisienne,  comparé à la  vitalité   et au modernisme américain.

Stoppé net par cette incompréhension, Hopper roula  le tableau  dans un coin de son atelier et n’en dit plus un mot jusqu’à sa mort.

Un panoramique parisien

La scène se situe sur  la terrasse du parc de Saint Cloud, où Hopper allait souvent, et qui surplombe la vallée de la Seine : d’où  la balustrade à l’arrière.

Le  format, exactement deux fois plus large que haut, se prête bien à cette représentation panoramique. Panorama non pas de Paris, dont on ne voit rien, mais des Parisiens : il faudra lire les personnages non pas comme des figurants anonymes, mais comme des types.

Le panneau central

La femme se dirige vers les trois fumeurs attablés autour d’une carafe vide : le Peintre, le  Militaire et le Clown. Son bras  coupé  net autorise toutes les reconstitutions (en supposant qu’elle soit gauchère). Il se peut qu’elle tende la main pour  :

  • apporter une nouvelle carafe  (c’est une Serveuse) ;
  • demander du feu (c’est une Allumeuse)  ;
  • décharger son pistolet sur le Peintre ou le Militaire (c’est une Jalouse) ;
  • pervertir l’innocent Clown blanc (c’est une Femme Fatale).

Dans l’économie du tableau , nous l’appelerons l’Intruse.

En l’absence de mains, les trois fumeurs sont tout aussi indéchiffrables : peut être discutent-ils (bouche fermées ?), peut-être jouent-ils aux cartes ou aux dés ? Nous les appellerons les Joueurs : et celui des trois qui s’isole du groupe à la fois par sa position et son costume, se rendant ainsi plus vulnérable  – le Clown Blanc – nous l’appellerons le Pigeon.

Une femme debout, deux hommes côte à côte attablés en face d’un  personnage singulier, blafard comme une apparition. Cela ne vous rappelle rien ?

Il était en tout cas dans l’air du temps  de moderniser le vieux thème, où le Christ ressuscité se fait reconnaître de ses disciples en rompant le pain avec eux.

L’idée n’était pas absurde de transposer les Pélerins d’Emmaüs sous les espèces de ces deux errants que sont le Peintre  en pèlerine et le Dragon en tenue de campagne.

Tandis que le clown blanc constituait un cryptique  auto-portrait christique,   avec sa couronne d’épine métamorphosée  en collerette et ses trois plaies sanguinolentes en forme de croix sur sa face blanche.

Le malentendu de Soir Bleu, l’insatisfaction que sa contemplation nous laisse, viennent du fait que tout nous pousse à l’interpréter comme une scène de genre… alors que c’est – peut être – le seul tableau religieux de Hopper. source : artifexinopere.com

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Les parfums ne font pas frissonner sa narine

Les parfums ne font pas frissonner sa narine - Bosse Barck - la liberté couchée
Les parfums ne font pas frissonner sa narine – Bosse Barck – la liberté couchée

Les parfums ne font pas frissonner sa narine – Bosse Barck – la liberté couchée

Les cheveux dans les hortensias, elle dort. Souriant comme
Sourirait un enfant malade, elle fait un somme :
Nature, berce-le chaudement : elle a froid.

Arthur RIMBAUD 1854 – 1891 La dormeuse du val / Bosse Barck