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animal, on est mal jamais Lacan on a besoin de toi

retourner dans le ventre de ma mère

retourner dans le ventre de ma mère

retourner dans le ventre de ma mère

« Si vous deviez mourir maintenant et être conçu à nouveau cette nuit, dans quelle femme choisiriez-vous de passer les neuf premiers mois de votre prochaine vie ? »
Avec cette demande, Ronald David Laing (1977), donne une version radicale et générique du fantasme originaire de retour dans le ventre maternel. On y entend une multitude de possibles dans une grande tension paradoxale qui caractérise le ressenti ambivalent de cette question, à mi-chemin entre attraction et répulsion. A priori, il s’agit d’une interrogation d’un adulte qui connaît la finitude humaine et les règles biologiques de la procréation… mais on ne sait décidément pas si l’interlocuteur va répondre :
« Bien sûr, ma mère, je ne veux changer à aucun prix ! »,
ou « Unetelle, qui comme je le constate aujourd’hui, serait la plus aimante des mères »,
ou encore : « Oh écoutez, je ne sais vraiment pas et je vais réfléchir »
et, enfin : « je n’ai pas de temps à perdre avec une devinette aussi absurde ! »
Entre nostalgie monopolistique de la maison-mère, possibles conquêtes exotiques de nouveaux habitats et évitement phobique, la libido s’exprime en tout cas entre interdit et transgression de l’inceste. Mais on perçoit aussi dans le questionnement de cette citation, la pertinente incongruité de l’infantile qui ose poser la question telle quelle, en échappant furtivement au refoulement et à la pression du surmoi.
D’abord, avec l’affirmation explicite que ce fantasme n’est pas celui du retour dans le « sein maternel »…

Le fantasme originaire de retour dans le ventre maternel et la séparation, Sylvain Missonnier, Dans L’originaire et l’archaïque (2017), pages 115 à 133 source : cairn.info

tags : kangourou, fête des mères, poche, régression

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